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Reims-Bordeaux, de l’envie mais un score amer

L’ŒIL DU SUPPORTER

  Samedi 29 septembre 2018

8e journée de Ligue 1 Conforama 2018-2019

Stade de Reims (14e à 8 points) – Girondins de Bordeaux (10e à 10 points)

Deuxième match nul consécutif à domicile pour les Rémois qui ont partagé les points face à Bordeaux samedi (0-0). Comme à l’accoutumée, notre fidèle supportrice et écrivain Marie-Agnès était présente et vous fait le récit de la dernière rencontre des Rouge et Blanc, comme elle l’a vécue depuis les tribunes de Delaune…

Rebondir

De retour à Delaune, les Stadistes auront à cœur de gommer leur défaite parisienne et de repartir du bon pied en marquant des buts. En face, l’opposition ne sera pas des moindres avec un club au palmarès prestigieux en lice pour la Ligue Europa, les Girondins de Bordeaux qui ont enchaîné deux dernières victoires d’affilée. Méfions-nous de leur buteur N°11 aux cinq buts, Kamano, à égalité avec Cavani et Neymar, excusez du peu. Petit clin d’œil au bordelais Nicolas de Préville que Delaune n’aura pas oublié. 

De l’envie

Reims prend les commandes en faisant bien circuler le ballon. L’envie est là ! Dès la troisième minute, les Rouge et Blanc obtiennent coup sur coup deux corners mal négociés. Delaune se chauffe : « Qui ne saute pas n’est pas rémois, allez ! ». Côté champenois, un coup franc mal tiré, des passes imprécises, la finition fait défaut. Suk pique une bonne tête, hélas trop croisée. Les Girondins cadrent leurs tirs, sans danger pour Mendy. Le stade n’échappe pas au rituel des 31 secondes d’applaudissements pour la création de son club en 1931. Souvenirs. Mendy boxe des deux poings un coup franc tendu et dangereux. L’enceinte rémoise siffle la lenteur de l’attaquant danois Cornélius qui écope, à juste titre, d’un carton jaune. Après un sixième corner de notre équipe, c’est l’appel aux vestiaires.

Un score amer

Les supporters chantent pour encourager leur équipe, lorsque Cafaro ajuste un bon tir pour Chavarria qui s’ouvre le but, mais préfère remettre à Suk, trop fort. Non !! Quelle occasion gâchée ! Bordeaux revient à la charge par un bon tir cadré, facilement capté par Mendy. La riposte ne tarde pas sur une frappe de Chavalerin qui fuit malheureusement le cadre. Kamara pousse une accélération de titan, pénètre dans la surface, centre et reprend à bout portant, légèrement au-dessus de la transversale. Quelle malchance ! Kamano amène le danger par une jolie frappe aisément arrêtée par notre portier. Bruno, notre animateur, annonce 13 406 spectateurs à Delaune, olé ! Ojo tire lui-même son coup franc pour la tête de Chavarria, en vain. Les défenses ont œuvré pour un score amer, vierge de buts. Face aux Crocos de Nîmes, les Stadistes devront montrer des crocs plus acérés encore. On y croit !

Marie-Agnès Girault-de Francqueville

Stade de Reims – Dijon FCO, terrible frustration

L’ŒIL DU SUPPORTER

  Samedi 22 septembre 2018

6e journée de Ligue 1 Conforama 2018-2019

Stade de Reims (10e à 7 points) – Dijon FCO (5e à 9 points)

 

Deuxième match nul consécutif pour les Rémois qui n’ont pas réussi à trouver l’ouverture samedi face à Dijon mais continuent à avancer petit à petit. Comme la saison dernière, notre fidèle supportrice et écrivain Marie-Agnès était présente et vous fait le récit de la dernière rencontre des Rouge et Blanc, comme elle l’a vécue depuis les tribunes de Delaune…

Match inédit

C’est une première en ligue 1 ! Reims reçoit Dijon, après s’être croisés en 2016, le premier glissant en ligue 2, tandis que le second retrouvait l’élite. Depuis, la chouette dijonnaise sculptée dans un contrefort de l’église Notre-Dame porte bonheur au club bourguignon. Ouvrant ses ailes en guise du V victorieux, la chouette inspire l’équipe, lui insufflant un style de jeu offensif avec déjà 9 buts au compteur. 

Domination stérile

La tribune Jonquet est embellie par ses magnifiques drapeaux de supporters aux couleurs des Rouge et Blanc. « Allez le Stade de Reims ». D’entrée de jeu, notre nouvel anglais Ojo se distingue sur son flanc droit par ses débordements véloces. Le premier corner est dijonnais ; s’ensuit un tir dévié guère inquiétant. Delaune s’échauffe : « C’est tout le stade qui va s’enflammer ». En écho, notre capitaine Martin lance Chavarria qui pique astucieusement son ballon vers la cage vide. Les supporters sont debout, prêts à s’embraser, lorsque le pied d’un défenseur dégage le cuir. Ça chauffe ! Martin ajuste un bon corner sur la tête d’Abdelhamid qui lorgne la lucarne. Puis c’est au tour du pétillant Chavalerin, sur coup franc, de trouver la tête de Chavarria parfaitement cadrée, mais repoussée par le portier adverse. Le rythme est plaisant mais les fautes techniques gâchent la qualité du jeu. Les Bourguignons bénéficient pourtant d’un coup franc royal idéalement placé, mais sont incapables de transformer cette occasion. Delaune, soulagé, applaudit. À la mi-temps, mon voisin préféré, Thibault, constate une domination rémoise stérile.

Terrible frustration

Sur l’aile gauche, Doumbia se bat comme un lion pour hausser le pressing champenois. Dijon ne semble pas encouragé par les hululements de sa chouette. Entrés en cours de jeu, l’attaquant coréen Suk et Oudin impulsent une énergie nouvelle. Sur un bon centre de Konan virevoltant, Suk décroise trop sa tête. Aïe ! Cafaro adresse une belle frappe cadrée, qui se voit hélas contrée. Delaune se lève et sent ses joueurs capables de faire basculer le match. Les Ultrems poussent de la voix : « Nous sommes les Rémois ». Notre Argentin Chavarria récidive de la tête, au-dessus ! Delaune retient son souffle, empli d’espoir. À l’entame du temps additionnel, tout le stade est debout derrière son équipe. La libération tarde, et s’éclipse au coup de sifflet final. Olivier et Guillaume, supporters de longue date, restent confiants dans le potentiel de leur équipe. Notre place est bien en ligue 1. 

Marie-Agnès Girault-de Francqueville

Au hasard du dico : matassin

Ce matassin, plus fréquentable qu’un spadassin, n’a point le tracassin d’un crapoussin.

Me voilà sous le charme des mots qui tempêtent et virevoltent frénétiquement.

S’il semble cousiner avec le fantassin d’infanterie et le marcassin de la laie,

le matassin danse tel un bouffon sans mocassins.

Ce nom masculin prendrait sa source de l’italien mattaccino, le diminutif péjoratif de matto désignant un fou ou un toqué.

Une autre source de l’arabe moutawajjihin métamorphose le matassin en une personne masquée.

Mais l’espagnol a encore son mot à dire en clamant son étymologie des verbes matar et fingir signifiant tuer et feindre. Par contraction, le matafin devient ce matassin qui imitait l’ancienne danse grecque guerrière en feignant de se blesser et de tomber pour mort.

danseur bouffon

Ce matassin fantasque était autrefois, au Moyen Âge, un danseur bouffon dont le costume traditionnel s’accompagnait parfois de corselet,  de sonnettes et autres casque doré, épée et bouclier.

De danseur à médecin, il n’y a qu’un pas de danse pour le matassin considéré parfois comme un médecin bouffon.

Se livrant à des chorégraphies excentriques, les matassins exerçaient le métier, pas si facile, de bouffon de cour. S’échinant à divertir la cour du roi, le matassin touchait à tout, de la danse à la chanson tout en racontant de drôles d’histoires. Il bénéficiait alors du respect, voire de l’affection de son Seigneur.

Bouffon de cour

Dans sa comédie de Monsieur de Pourceaugnac écrite au XVIIe siècle, Molière invite des matassins et des musiciens à danser et jouer pour enivrer le gentilhomme :

« Allons, chantez, dansez, riez; et si vous voulez mieux faire, quand vous sentez approcher le délire, prenez du vin, et parfois un peu, un peu de tabac. Allons, gai, Monsieur de Pourceaugnac!»

Si un jour la mélancolie se penche sur vous, un petit conseil :

déguisez-vous en matassin, dansez et surtout, ne vous prenez pas au sérieux !

Reims en ligue 1, c’est parti !

L’ŒIL DU SUPPORTER

  Samedi 1er septembre 2018

4e journée de Ligue 1 Conforama 2018-2019

Stade de Reims (6e à 6 points) – Montpellier Hérault SC (12e à 4 points)

 

Pour leur deuxième match à domicile de la saison, les Rémois se sont inclinés sur la plus courte des marges face à Montpellier (1-0). Et, comme la saison dernière, notre fidèle supportrice et écrivain Marie-Agnès était présente et vous fait le récit de la dernière rencontre des Rouge et Blanc, comme elle l’a vécue depuis les tribunes de Delaune…

Ce soir, les Rouge et Blanc défendent leur très belle sixième place de Ligue 1 Conforama face à Montpellier, l’ancien champion de France de 2012 qui vit l’éclosion du champion du monde Olivier Giroud. L’atmosphère est ensoleillée. L’œil du supporter se remémore l’ancien stade municipal inauguré en 1935. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale, que le stade portera le nom de ce jeune sportif résistant, fondateur du journal Sport libre, Auguste Delaune, mort sous la torture en 1943.

De l’audace offensive…

Forts de leur esprit collectif, les Stadistes se lancent aussitôt à l’offensive sous les clameurs de Delaune : « Nous sommes les Rémois, nous chanterons pour toi, jamais on lâchera ». Rythme rapide, bons décalages, belles combinaisons entre Oudin et Chavarria, les Rouge et Blanc sont convaincants à l’entame du match malgré la frayeur d’une tête montpelliéraine qui vient s’écraser sur le poteau droit de Mendy. Après un coup franc dévissé, Reims tarde à obtenir son premier corner et réveille un stade endormi. Le virevoltant Doumbia sert son capitaine Chavarria qui ajuste une tête, hélas trop centrée pour inquiéter Lecomte. Delaune scande avec espoir le nom de son attaquant. Guillaume, mon jeune voisin supporter en tribune Jonquet, analyse avec justesse une mi-temps poussive entravée par un bloc défensif adverse bien rodé.

Sans réalisme

« Allez Rémois allez ! » Sur un bon centre du latéral gauche Konan, Chavalerin s’ouvre le but. Delaune se lève, mais l’excellent portier héraultais, fraîchement sélectionné parmi les Bleus, repousse du pied. Le pressing est rémois. Doumbia poursuit ses chevauchées latérales mais croise trop son tir. Des imprécisions techniques polluent quelque peu le jeu. Et puis Chavarria contrôle un excellent ballon négocié par Doumbia, ajuste un tir puissant qui cogne la transversale de toute sa fureur ! Quelle frustration ! Les hommes de Guyon assoient leur domination par un joli corner repris de la tête par Abdelhamid. Le ballon file dans la lucarne…sauvé in extremis par une tête, venue d’ailleurs, d’un montpelliérain. Delaune retient son souffle. S’échappant en contre, les Pailladins s’offrent une reprise de volée que Mendy voit mourir au fond des filets. 0-1 pour Montpellier. Cruelle sentence !

Le vent de l’espoir

Delaune s’est tu. Les minutes s’égrènent, l’espoir en poupe, avec les entrées de Suk et d’Ojo, nouvelles recrues prometteuses, qui tentent leur chance, en vain. Le stade y croit jusqu’au coup de sifflet final. Un supporter attristé m’exprime sa déception. Alexandre, un autre fin connaisseur, regrette l’absence d’un véritable meneur de jeu. Les regrets planent. Timide, la brise d’un jour meilleur souffle sur Delaune.

Marie-Agnès Girault-de Francqueville