Posts in "Le mot de la semaine"

Rhododendron

En guise de bouquet final pour notre belle semaine fleurie, j’ajouterai de belles couleurs grâce au RHODODENDRON.

Seule l’étymologie peut venir à notre secours pour l’orthographier correctement.

dico étymologie

Le rhododendron tire son origine du grec rhodon, rose et dendron, arbre. Sachant cela, vous ne pourrez plus vous tromper sur la place « délicate » du H, satané H, dans « rhodo », et sur la présence d’un E et non d’un I dans « dendron ».
Ce mot veut donc dire « arbre à roses ».
chat mlaisse rêveur 

 Nous devons son appellation au naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) qui a fondé les bases de la nomenclature classant les espèces vivantes en genre, famille, ordre, espèce et variété. Le genre rhododendron regroupe actuellement environ 1000 espèces, et le nombre d’hybrides dépasse les 25000 !

Carl von Linné

Carl von Linné

C’est un arbuste des régions tempérées de l’hémisphère Nord, de la famille des éricacées, dont certaines espèces sont cultivées pour leurs grandes fleurs ornementales. Les rhododendrons sont principalement rustiques et se trouvent dans les régions montagneuses, telles que les Alpes, les Pyrénées, le Caucase (en Eurasie, Russie, Géorgie…), les Carpates (Europe centrale, Autriche, Roumanie, Serbie…) et l’Himalaya (Tibet, Népal, Chine, Inde…). Le rhododendron ponticum, originaire du Caucase, est le plus courant dans les jardins et produit une magnifique floraison au mois de mai, composée de gros bouquets de couleur, passant du lilas au violet, parfois rose ou blanc et se panachant aisément. 

                    ATTENTION !

Méfions-nous du miel butiné par les abeilles sur les fleurs de rhodondendron, car il peut être toxique !
En effet, la fleur de rhododendron contient une molécule toxique, l’andromédotoxine. 
 
KONICA MINOLTA DIGITAL CAMERA

Rhododendron ponticum

rhododendron_ponticum_flowers_26-05-04

Fleurs de rhododendron ponticum

rhododendron (1) Everest

Rhododendrons rivalisant avec l’Everest, Himalaya

Rhododendronpark_Bremen_14-05-09

Le parc de rhododendrons de Brême, Allemagne

 

 

Forsythia

Fuchsia hier, forsythia aujourd’hui, la botanique est à l’honneur sur notre site Écrire ensemble.

Ce nom masculin de forsythia fait concurrence directe au fuchsia déjà bien compliqué orthographiquement parlant. À croire que les sciences de la Nature garderaient leurs secrets bien enfouis…

Tout comme le fuchsia, le forsythia est un arbrisseau ornemental originaire non pas d’Amérique, mais d’Asie dont les fleurs jaunes apparaissent dès la fin de l’hiver, avant les feuilles. Il appartient à la famille des oléacées. 

FORSYTHIA 2

Forsythia

Fleurs du forsythia

Fleurs du forsythia

220px-Martin_Vahl

Martin Vahl 1749-1804

220px-William_Forsyth

William Forsyth 1737-1804

Le mot forsythia a été créé en 1804 par Martin Vahl, professeur de botanique à Copenhague au Danemark, en l’honneur de William Forsyth (1737-1804), décédé la même année. Mais qui était ce Monsieur Forsyth ? Cet Écossais était horticulteur, arboriste et botaniste. En 1779, il est nommé directeur du Jardin royal de Kensington et de St James’s (quartiers de Londres). Ce surintendant des jardins royaux fait partie des fondateurs de la Société royale d’horticulture. Lorsque Martin Vahl réalise ses travaux d’observation de la flore japonaise, il découvre une dizaine d’espèces du genre forsythia, essentiellement en Asie orientale tempérée, c’est-à-dire en Chine orientale, Corée et Japon. Par hybridation, le forsythia est devenu un arbuste très décoratif en Europe occidentale en raison de sa belle floraison qui annonce le printemps. Avec le magnolia, il est l’un des premiers arbustes à fleurir à la sortie de l’hiver.

 

Citons d’autres noms de plantes « fabriqués » sur des noms de botanistes :

Le bégonia est nommé ainsi en hommage à Michel Bégon (1638-1710), intendant de la Marine de Rochefort et fervent collectionneur de plantes. C’est lui qui envoya en 1688 un moine botaniste, Charles Plumier, aux Antilles pour étudier les fleurs tropicales.

Le magnolia est ainsi appelé par le frère Charles Plumier (1646-1704, découvreur du fuchsia, bégonia, magnolia, lobelia, entre autres plantes), toujours lui, en l’honneur de Pierre Magnol (1638-1715) médecin et botaniste français qui fut directeur du Jardin botanique de Montpellier.

La lobélia ou lobélie est dédiée au médecin-botaniste flamand Mathias de L’Obel (1538-1616) qui vécut surtout en Angleterre. C’est encore Charles Plumier qui le découvre et l’appelle ainsi.

Plumier_Charles

Charles Plumier 1646-1704

BEGONIA

Bégonia

MAGNOLIA

Magnolia

LOBELIA

Lobélia

Accrochez-vous chers lecteurs, car demain, je m’attaque aux RHODODENDRONS !

 

Fuchsia

Le fuchsia en voit de toutes les couleurs lorsque l’on se trompe si souvent sur son orthographe, ma foi assez machiavélique!

FUCHSIA s’écrit ainsi, mais pourquoi donc ?

Fuchsia, nom masculin, est un arbrisseau ornemental de la famille des œnothéracées, originaire d’Amérique latine et de Nouvelle-Zélande, aux fleurs pendantes rouge violacé, planté dans les jardins en massif ou en haie. Il peut aussi être un adjectif, invariable, qui désigne une couleur rose violacé, pourpre.

ujf_fuchsia_magellanica

Fuchsia magellanica

SONY DSC

Clochettes du fuchsia

 

couleurs fuchsia

Nuances de fuchsia

rose fuchsia

Rose fuchsia

LEONHART FUCHS

Leonhart FUCHS 1501-1566

Plumier_Charles

Charles Plumier 1646-1704

Son orthographe n’a rien d’une invention. Il suffit de se pencher sur son étymologie : composé de Fuchs et -ia, fuchsia est un mot créé par le botaniste Charles Plumier en hommage au botaniste allemand Leonhart Fuchs. C’est vers 1704 que le révérend père Plumier (1646-1704), religieux et savant botaniste, découvre la première espèce de fuchsias (fuchsia triphylla) lors de son voyage en Amérique du Sud. Il en fait la dédicace au Bavarois Leonhart Fuchs (1501-1566), médecin botaniste et professeur à l’université de Thuringe. 

Sa prononciation courante [FU-CHIA] n’est pas inspirée de sa graphie, au contraire d’une autre prononciation [FUK-SIA], malheureusement plus rare qui, elle, aiderait à sa bonne orthographe. 

Peu importe, même difficile à écrire, le fuchsia reste à la mode…

On parle même de FUCHSIA-MANIA !

 

 

 

 

Clair-obscur

Soyons clairs, j’ai choisi ce joli mot pour sa poésie, son pluriel difficile et son papillon obscur.

Clair-obscur est un nom masculin dérivé de l’italien chiaroscuro et s’écrit au pluriel : les clairs-obscurs avec deux s aux deux éléments. Ne pas oublier de mettre le trait d’union à cet oxymore, figure de style rapprochant deux mots qui semblent contradictoires. Aigre-doux, doux-amer, réalité virtuelle, horrible plaisir, silencieux tintement… sont autant d’oxymores.

Le nom clair-obscur se définit de trois manières :

En peinture, il s’agit d’un procédé artistique consistant à moduler la lumière sur un fond d’ombre, de sorte à suggérer le relief et la profondeur. Il date de la Renaissance, mais c’est le peintre italien Le Caravage (1571-1610) qui en développera la pratique, notamment dans son tableau David avec la tête de Goliath (1607). Pour lui, le clair-obscur permet d’augmenter la tension dramatique, de figer les attitudes à un moment précis, de mettre en volume les personnages et ainsi de donner l’illusion du relief. Georges de La Tour (1593-1652), peintre français, a peint un très beau clair-obscur dans son tableau Le nouveau-né (1640). 

Clair-obscur

Le nouveau-né de G. de La Tour

LE CARAVAGE

David et la tête de Goliath de Le Caravage

En deuxième sens, un clair-obscur est une lumière tamisée, douce et diffuse. Son synonyme est la pénombre.

C’est en zoologie que l’on trouve son troisième et dernier sens. Le clair-obscur est un papillon de nuit de la famille des noctuidés et très cosmopolite.

papillon clair-obscur

papillon clair-obscur

J’espère avoir été assez claire et vous quitte sur une citation de Gaston Bachelard (1884-1962), philosophe français des sciences et de la poésie :

« Le rêveur ! Ce double de notre être, ce clair-obscur de l’être pensant. »

 

 

Deleatur

 

J_P._24_deleatur

Deleatur

220px-Deleatur.svg

Deleatur

Le deleatur, nom masculin invariable, est un signe conventionnel de correction typographique, indiquant une suppression à effectuer, lettre(s), mot(s) ou ligne(s).

C’est un mot latin qui correspond au verbe delere, détruire ou effacer, conjugué à la 3ème personne du singulier du subjonctif présent passif (délear, délearis, déleatur, déleamur, déleamini et déleantur).

Il signifie littéralement « qu’il soit détruit, qu’il soit effacé ».

Sa prononciation est déléatur et son pluriel invariable, des deleatur.

Le deleatur est un signe d’exécution qui indique la suppression, comme le vertatur qui, lui, signale le retournement ou bien encore le signe lambda pour un ajout. Il existe des signes de mise en forme tels que l’italique, les majuscules, le gras, et des signes de repérage comme un trait vertical sur une lettre.

L’origine de sa forme est controversée entre les lettres grecques phi ou delta, ou plus vraisemblablement avec le d gothique cursif, initiale du mot deleatur.

Ex. « Mettre dans la marge un deleatur », « Ces deleatur n’ont pas été exécutés ».

vertatur

Vertatur

lambda e

Signe lambda d’ajout: e à rajouter

CorrectionsFINAL25248