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Juste une mise au point sur la nouvelle orthographe.

mise au point « Juste une mise au point
Sur les plus belles images de ma vie,
Sur les clichés trop pâles d’une love story…
Gros plan sur tes yeux quand ils me disent « je t’aime »
Pour tous les fous, les malades de l’amour…
Juste un p’tit clin d’œil, une mise au point. »
 
 

 

Reprenant le tube de l’été 1983 chanté par Jackie Quartz, je m’adresse à tous les écoliers, collégiens, lycéens, étudiants, enseignants, correcteurs, écrivains, citoyens de langue française, pour faire un gros plan sur la nouvelle orthographe adoptée en 1990 à l’unanimité par le Conseil supérieur de la langue française et l’Académie française. Sachez que l’emploi de la nouvelle orthographe (ou orthographe moderne ou bien encore orthographe rectifiée) est recommandée, mais non imposée. Sa raison d’être consiste en une volonté de simplification de nombreuses difficultés [Ex. traits d’union des nombres, accent circonflexe supprimé sur i et u], de régularisation pour supprimer des incohérences [Ex. pluriel des noms composés et des mots empruntés, mots en       -olle et -otter], d’uniformisation de la graphie [Ex. verbes en -eler ou -eter, participe passé de laisser], de conformité à la prononciation [accent grave phonétique, déplacement du tréma sur le u] et de clarification de situations équivoques. Dans l’enseignement et dans la correction, aucune des deux orthographes – ni l’ancienne ni la nouvelle – ne peut être considérée comme fautive. Autrement dit, faites votre choix. 

Une mise au point en dix zooms 
[L’orthographe ancienne ou traditionnelle ou encore non rectifiée sera mise entre parenthèses dans les exemples.]
 
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Les numéraux composés (les nombres) sont systématiquement reliés par des traits d’union. 
 
Ex. vingt-et-un (vingt et un ), un-million-cent (un million cent), trente-et-unième (trente et unième), mille-deux-cent-trente-huit (mille deux cent trente-huit).
 
 
 
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 Dans les noms composés avec trait d’union du type pèse-lettre (verbe+nom) ou sans-abri (préposition+nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel. La nouvelle orthographe a fait ici le choix du respect de la morphologie (la forme) plutôt que de la sémantique (le sens).
 
Ex. un compte-goutte, des compte-gouttes (un compte-gouttes, des compte-gouttes) – un après-midi, des après-midis (un après-midi, des après-midi) – un sans-papier, des sans-papiers (un sans-papiers, des sans-papiers), un sèche-cheveu, des sèche-cheveux (un sèche-cheveux, des sèche-cheveux), un cure-ongle, des cure-ongles (un cure-ongles, des cure-ongles), des gratte-ciels (des gratte-ciel), des abat-jours (des abat-jour), des brise-glaces (des brise-glace), des abaisse-langues (des abaisse-langue). 

 

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On emploie l’accent grave plutôt que l’accent aigu dans certains mots pour les régulariser, au futur et au conditionnel des verbes comme « céder » et dans les formes du type « puissè-je ».
On met un accent aigu sur le « e » des mots qui en étaient dépourvus jusqu’à maintenant, lorsque cet « e » se prononce « é ».
 
Ex. évènement (événement), règlementaire (réglementaire), règlementation (réglementation), cèleri (céleri), je cèderai (je céderai), ils règleraient (ils régleraient), aimè-je (aimé-je), 
révolver (revolver), asséner (assener), réfréner (refréner), sénestre (senestre), placébo (placebo), mémento (memento), diésel (diesel), référendum (referendum).
 
 
 
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L’accent circonflexe disparait sur i et u, car il ne joue aucun rôle phonétique. On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif, et dans cinq cas d’ambigüité (les adjectifs masculins singuliers dû, mûr et sûr, le nom jeûne(s) et les formes de croitre (je croîs, tu croîs, il croît…) qui, sans accent, se confondraient avec celles de croire. 
 
Ex. cout (coût), piqure (piqûre), fut (fût, le tonneau), buche (bûche), bruler (brûler), surement (sûrement), aout (août), boite (boîte), chaine (chaîne), entrainer, nous entrainons (entraîner), paraitre, il parait (paraître, il paraît).
 
 
  

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Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent comme « peler » ou « acheter » sauf appeler, jeter et leurs composés. Les dérivés en « -ment » suivent les verbes correspondants, par souci d’uniformisation.
 
Ex. j’amoncèle (j’amoncelle), amoncèlement (amoncellement), tu époussèteras (tu époussetteras), il allègera (allégera), allègement (allégement), je ruissèle (je ruisselle), ruissèlement (ruissellement), je nivèle (je nivelle), tu feuillètes (tu feuillettes), mais j’appelle, tu jettes, il interpelle.
 
 
 
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Les mots empruntés (à d’autres langues) forment leur pluriel  et sont accentués comme les mots français. On parle alors de pluriels francisés.

 Ex. des matchs (des matches), des miss (des misses), un révolver (un revolver), un référendum (un referendum), des maximums (des maxima), des aliments cachers ou cashers ou kaschers (des aliments cacher), des adagios (des adagio), des sandwichs (des sandwiches).
 
 
 
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La soudure s’impose dans certains mots composés avec les préfixes contre-, entre-, extra-, infra-, ultra-, des éléments savants tels que hydro-, socio-, dans les onomatopées (création de mot par imitation phonétique de l’être ou de la chose désignés; ex. coucou, tictac) et dans les mots d’origine étrangère.

 Ex. contrappel (contre-appel), contrecourant (contre-courant), contrattaque (contre-attaque), contrecœur (contre-cœur), entretemps (entre-temps), entredeux (entre-deux), s’entretuer (s’entre-tuer), extraterrestre (extra-terrestre), extrafin (extra-fin), infrarouge (infra-rouge), ultraplat (ultra-plat), ultrachic (ultra-chic), hydroélectricité (hydro-électricité), socioanalyse (socio-analyse), socioculturel (socio-culturel), socioéducatif (socio-éducatif), agroalimentaire (agro-alimentaire), agrotourisme (agro-tourisme), tictac (tic-tac), cuicui (cui-cui), coincoin (coin-coin), weekend (week-end), portemonnaie (porte-monnaie), piquenique (pique-nique), pinpong (ping-pong), hautparleur (haut-parleur), babysitting (baby-sitting). 
 
 
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Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple, sauf colle, folle, molle, crotte, hotte, botte. C’est ici une volonté de supprimer des incohérences.

 Ex. corole (corolle) comme bestiole, frisoter, frisotis (frisotter, frisottis), mangeoter (mangeotter) comme neigeoter, balloter (ballotter), parlote, parloter (parlotte, parlotter).
 
 
 
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Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe et -güi et est ajouté dans quelques mots. Le tréma devient un révélateur fidèle de la prononciation.

 Ex. aigüe (aiguë), ambigüe (ambiguë), exigüe (exiguë), contigüe (contiguë), cigüe (ciguë), ambigüité, contigüité, exigüité (ambiguïté, contiguïté, exiguïté), argüer (arguer), mangeüre (mangeure), vergeüre (vergeure), rongeüre (rongeure), gageüre (gageure). 
 
 
 
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Le participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif est invariable comme celui de « faire ».

 Ex. Elle s’est laissé maigrir (Elle s’est laissée maigrir). Je les ai laissé partir (Je les ai laissés partir). Elles se sont laissé tomber (Elles se sont laissées tomber).
 
 
  En marge de ces dix zooms, on peut dresser une liste non exhaustive d’anomalies supprimées :
 
absout, absoute, dissout, dissoute (absous, absoute, dissous, dissoute)
appâts (appas, charmes physiques féminins), bizut (bizuth, élève de première année ou novice), levreau (levraut), nénufar (nénuphar), ognon (oignon), pagaille (pagaïe ou pagaye), cuisseau (cuissot), ponch (punch), sconse (skons ou skuns, fourrure de la moufette), relai (relais), tocade (toquade), ventail (vantail), douçâtre (douceâtre), déciller (dessiller, au sens figuré s’ouvrir en parlant des yeux)
♦ assoir, messoir, rassoir, sursoir (asseoir, messeoir, rasseoir, surseoir)
♦ bonhommie (bonhomie), innommé (innomé), prudhommal (prud’homal)
♦ charriot, charriotage, charrioter (chariot, chariotage, charioter), chaussetrappe (chausse-trape, piège à renard et autres animaux)
boursoufflure (boursouflure), persifflage (persiflage)
♦ dentelier (dentellier), prunelier (prunellier), lunetier (lunettier)
♦ saccarine (saccharine), sorgo (sorgho), guilde (ghilde ou gilde, organisation de solidarité regroupant le plus souvent des marchands, artisans ou artistes) 
♦ cahutte (cahute), sottie (sotie, farce satirique médiévale), embattre (embatre, cercler une roue par embattage), combattif (combatif)
♦ exéma, exémateux (eczéma, eczémateux)
♦ imbécilité (imbécillité), interpeler, j’interpelle, nous interpelons (interpeller, j’interpelle, nous interpellons)
joailler (joaillier), quincailler (quincaillier), serpillère (serpillière)
♦ La forme la plus francisée d’un mot sera privilégiée : leadeur plutôt que leader, bouledogue préféré à bulldog, cédérom pour CD-ROM, rosbif plutôt que roastbeef.
 
Munie d’objectifs de mise au point, j’espère vous avoir transmis une photographie de l’orthographe moderne plus nette dans ses contours qu’auparavant. Il vous reste ce trésor, ô combien précieux, qu’est la liberté de choisir la graphie qui vous conviendra le mieux en lien avec votre logique personnelle.

 
liberte de choisir
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Oskar Schindler, héros ou juste homme ?

En janvier 2013, Leon Leyson, le plus jeune juif survivant de la liste de Schindler, est mort. Il a fait partie des 1 100 juifs sauvés par Oskar Schindler lors de la Seconde Guerre mondiale. Polonais, emprisonné à 10 ans dans le ghetto de Cracovie avec ses parents, Leon, de son vrai nom Leib Lejzon, est transféré en 1943 vers le camp de travail de Plaszow. Il raconte que « c’était l’enfer sur terre.

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Une momie sans cœur !

ANUBIS ET LA MOMIE

Jeudi 24 avril 2014

Découvrir une momie égyptienne près de Louksor n’a rien d’étonnant pour des archéologues. Mais là où leur propre cœur s’est emballé, c’est en examinant le corps de cette femme dont l’âge a été estimé environ à 1700 ans grâce aux techniques de datation au radiocarbone. Le cerveau, d’habitude retiré dans les momies, était intact. Mais son cœur avait disparu ! C’est très rare.

Dans les croyances traditionnelles égyptiennes, le cœur représentant l’intelligence et la conscience demeurait dans le corps pour assurer au défunt une vie après la mort. Retiré avec les intestins, l’estomac et le foie, il aurait peut-être été placé dans les vases canopes destinés à recueillir les viscères embaumés.

Pour comprendre ces pratiques funéraires, il faut remonter à Osiris, époux d’Isis. Dieu funéraire, juge des âmes et roi mythique de l’Égypte antique, il fut l’inspirateur entre autres de la religion et de l’agriculture. Il est assassiné, puis démembré par Seth, dieu belliqueux de la violence et du mal. Anubis, son fils adultérin avec Nephtys, participe à la reconstitution du corps d’Osiris, inaugurant ainsi la pratique de la momification. Ci-contre, la photo représente Anubis penché sur une momie. Le patron des embaumeurs est représenté avec une tête de chacal. En accueillant les défunts, il les rendait imputrescibles et éternels. Il purifiait leur cœur et leurs entrailles souillés par l’ignominie terrestre. Anubis évaluait les âmes par la pesée du cœur (psychostasie) dans l’au-delà devant le tribunal divin présidé par Osiris. C’est pour cela que l’organe vital devait rester intact. Le cœur du défunt, siège de sa conscience et de ses pensées, est déposé sur le plateau d’une balance, tandis que se trouve sur l’autre une plume d’autruche symbolisant Maât, déesse de la vérité et de la justice. Si le cœur pèse autant que la plume, le mort qui a vécu selon les règles de la morale peut accéder à la vie éternelle. Mais, si le cœur pèse plus lourd, il aura vécu dans le mal et sera avalé par le monstre à tête de crocodile, Ammit, la dévoreuse des âmes impures.

Pesée du coeur

Alors pourquoi cette femme n’avait-elle plus son cœur ?  Aurait-elle été si mauvaise  pour que son cœur soit immédiatement dévoré par Ammit ? Les scientifiques canadiens, auteurs de cette étrange découverte, vont analyser les tissus retrouvés dans ces vases funéraires pour confirmer cette éventuelle hypothèse de conservation.

Le mystère plane. Les embaumeurs auraient-ils été les précurseurs du don d’organe ?