Posts by "Marie-Agnès"

Parents à perpétuité de Sophie et Dominique Moulinas

Ce n’est pas un roman, et c’est effrayant…

Matthieu, 16 ans, viole une première fois, sauvagement, une jeune fille lumineuse de vie.

Insaisissable, il récidive en tuant abominablement.

Deux voix s’élèvent, envers et contre tous, celles de parents obsédés par la vérité de leur fils.

Ils veulent comprendre. Renier leur enfant est au-dessus de leurs forces.

Leur camp est choisi, malgré eux : celui d’un assassin vivant.

 

Je ferme ce livre après une lecture ininterrompue, en apnée.

Des larmes envahissent mon visage, les mots ne me viennent pas…

Que dire de l’indéfendable ?

Naît en moi un sentiment d’indécence. Une phrase ne passe pas :

« … Alors peut-être pourrions-nous essayer de passer à autre chose. »

Quand on perd un enfant, on ne passe jamais vraiment à autre chose.

Leur enfant à eux est enfermé certes, et heureusement, mais il est vivant.

L’œil du supporter : Reims – Lyon, entre exploit et tristesse

 

Samedi 14 mai 2016, 36e journée de Ligue 1.

Stade de Reims (19e à 36 points)  –  Lyon (2e à 65 points)

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 Auguste Delaune dans tous ses états : cohésion, espoir, fusion, frissons, désillusion…

Ce soir n’est pas un soir ordinaire. Seul un combat de gladiateurs sera à la hauteur de l’enjeu, le maintien en Ligue 1. Il est 21h et c’est parti à Delaune, dans un stade endossant le nouveau maillot du douzième homme. Dès la 3ème minute de jeu, Diego centre pour Devaux qui, dos au but, tente une tête audacieuse qui s’envole…sur la transversale ! Lyon réagit par une belle combinaison entre Lacazette et Fekir qui croise trop généreusement son tir, merci Nabil ! Le coach David Guion encourage ses joueurs qui défendent bien face aux dribbles redoutables de l’insatiable Fekir. Angers mène au score 1-0 devant Toulouse. Diego se charge d’un coup franc. Notre capitaine Mandi reprend le cuir au second poteau pour le loger au fond des filets. Le stade se libère, 1-0. Le maintien pointe le bout de son nez. Reims presse haut et enserre le jeu lyonnais. Bangoura chausse sa vitesse de pointe et sème la zizanie. Les supporters commencent à y croire, au miracle. « Allez les Rouges » résonnent au cœur des tribunes. Diego accélère à son tour. Les Rouges sont survoltés. Fofana se bat comme un diable. Ajaccio est mené au score 0-1 par Lorient. Toulouse rate l’égalisation sur penalty. À la 34ème minute, Kyei se lance dans une chevauchée fantastique, s’efface au profit de Charbonnier qui décale Diego…et qui marque. 2-0. À l’heure qu’il est, nous restons en Ligue 1. Le miracle est là. Delaune est en symbiose avec ses joueurs. Quelle ambiance !

Des pétards roses annoncent la fête… Les Champenois retournent au charbon et se jettent sur le porteur du ballon. Placide est vigilant. Sans crier gare, Turan arme son tir de 35m et trompe le gardien des Gones. 3-0.Le stade exulte. « Qui ne saute pas n’est pas Rémois, olé. » Des larmes de joie m’envahissent. Notre équipe est en pleine confiance. Charbonnier se fait faucher dans la surface. Penalty indiscutable. Kiey le transforme sereinement. 4-0. Les trois points sont dans la poche. Seule ombre au tableau, Toulouse égalise 1-1 par Ben Yedder. Ajaccio reste battu. Lyon, piqué dans son orgueil, réduit la marque à 4-1 par l’attaquant Cornet. Au même moment, Angers reprend la main 2-1 devant le TFC. Les visages se décrispent. Kankava poursuit son travail de sape en récupérant un maximum de ballons. À la 78e minute, Toulouse égalise 2-2. C’est la guerre des nerfs. Le maintien se fête encore au champagne. Le match se dédouble. Damien, mon informateur, se retourne vers moi, dépité. Toulouse est passé devant Angers, 2-3. Le stade se refroidit d’un coup. Mandi se bat comme un diable et se heurte au portier lyonnais. Coup de sifflet à Delaune. Les joueurs, assis sur la pelouse pour certains, guettent les deux minutes du temps additionnel angevin. Le scénario est surréaliste. Le match est fini, mais continue à 430km de là. « Allez Angers » clame-t-on aux alentours. La sentence tombe. Reims est en Ligue 2. Un jour, la tristesse s’envolera et l’espérance renaîtra. Allez Reims !

Marie-Agnès de Francqueville, écrivain public

 

 

 

L’œil du supporter : Reims – Montpellier

Samedi 30 avril 2016, 36e journée de Ligue 1.

  Stade de Reims (18e à 36 points)  –  Montpellier (11e à 43 points)

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 Rougi par la tristesse du résultat, l’œil du supporter garde tout de même une lueur d’espoir…

Pas de préliminaires ce soir, il faut entrer dans le vif du sujet dès la première seconde. « Ça va être dur, mais avec un peu de réussite… » lance mon voisin de tribune. Saint-Étienne vient de tenir en échec Toulouse 0-0. Le Stade, relégable, a donc un coup à jouer en s’éloignant de 5 points de son poursuivant. De Préville crée le premier frisson à Delaune en s’infiltrant dans la surface, tombant, stoppé par un défenseur. Puis Reims va subir la vivacité des Montpelliérains. Peu agressive sur le porteur du ballon, la machine rouge et blanche manque de cohésion. Des électrons libres se baladent, Signorino, De Préville, Charbonnier, mais ne provoquent pas d’étincelles collectives. Delaune et ses 19 716 spectateurs ne rêvent pourtant que de s’enflammer. À la 38e minute, Camara plonge d’une tête décroisée et porte son compteur de meilleur buteur héraultais à 7. C’est logique. 0-1. Un chant s’élève : « Et la Ligue 2, on n’en veut pas ». Malgré la manie de congédier le coach aux instants critiques, l’électrochoc n’a toujours pas eu lieu en cette première mi-temps. 

Courant après le score, les changements offensifs opérés apportent de la fougue au jeu rémois grâce à Diego, Bifouma et Kyei. Le réveil a enfin sonné, tardivement certes. Conté adresse une belle frappe enroulée, repoussée par le gardien inspiré Jourdren. Sur un bon centre de Diego, Oniangué trouve la transversale. Le public y croit. Diego, survolté, tire un corner à gauche, magnifiquement repris de la tête au premier poteau par Prince Oniangué, et délivre tout le peuple champenois derrière son équipe. 1-1. Deux petites minutes plus tard, Montpellier, par une troisième tête victorieuse dans ce match, cette fois du défenseur Congré, reprend l’avantage, trop vite. 1-2. « Trente secondes de joie » clame-t-on autour de moi. Et encore deux minutes plus tard, les Pailladins assomment les Rouges et Blancs d’un troisième but et transforment le stade en bûcher, attisé par les flammes du condamné. Dans le temps additionnel, Bifouma, à l’affût, réduit le score. 2-3. Reste une minute, qui ne suffira pas. Les mines sont consternées. L’ascension du Mont…pellier fut trop raide. Espérons que les calanques vertigineuses de Marseille porteront chance aux Rémois. Qui ne se bat pas n’est pas Rémois, allez !

Marie-Agnès de Francqueville, écrivain public
www.ecrirensemble.com

L’œil du supporter : Reims – Nantes

Samedi 9 avril 2016, 33e journée de Ligue 1.

  Stade de Reims (17e à 33 points)  –  Nantes (10e à 44 points)

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Quand le Stade de Reims fait passer l’œil du supporter…par tous les stades !

Ce soir, nous vivons le match de la peur, de l’espoir, de la fatigue aussi. Quelle lassitude à lutter toujours et encore pour notre maintien en Ligue 1 ! La menace de ne plus recevoir des équipes qui font rêver est à nos portes. Les fumigènes nantais accueillent leurs Canaris bleus et Bifouma accélère d’entrée de jeu pour concéder le premier corner. Le ton est donné par les loups en rouge et en appétit. Nantes se rebiffe par une tête du Finlandais Sigthorsson qui s’écrase sur la transversale. Les visiteurs pressent haut. À la onzième minute, Reims bénéficie d’un coup franc lointain suivi d’une belle combinaison collective qui atterrit dans les pieds d’Oniangué, et qui marque ! 1-0 pour les Rouges. Les Canaris rient jaune… Pour leur première occasion, Reims brille de réalisme. Notre buteur revenant de blessure enfonce le clou en marquant sur un centre de Traoré, mais le ballon était sorti, dommage ! De Préville virevolte, Devaux ajuste une belle tête décroisée sauvée par Dupé, pas si dupe. Le stade s’enflamme.

Les supporters nantais donnent de la voix et leur équipe leur répond. Carrasso repousse le tir puissant de l’attaquant Sala, mais s’incline à la reprise d’Audel. 1-1. On la sentait venir cette égalisation. Tout est à refaire. Les changements rémois tardent, la pluie mouille les maillots et les joueurs aussi. Le danger est perceptible. Notre avenir se joue sur un coup franc alors que Bifouma filait droit au but. De Préville, abonné aux coups de pied arrêtés, enroule superbement sa frappe qui ricoche sur un beau torse bleu adverse et vient se nicher tout à gauche de la cage de Dupé. 2-1. C’est le but de la délivrance. Delaune exulte ! Les dix dernières minutes s’annoncent cruciales sans compter le cruel temps additionnel. Cardiaques s’abstenir. Les Canaris piaffent d’impatience et trébuchent sur notre capitaine Mandi qui sauve par deux fois Reims en panique. Carton rouge pour le Nantais Bammou. La victoire ne peut nous échapper. Retentit alors le coup de sifflet final. Les trois points sont dans notre tirelire. Les sueurs froides ne sont pas encore réchauffées, loin de là.

Marie-Agnès de Francqueville, écrivain public
www.ecrirensemble.com

L’oeil du supporter : Reims – Guingamp

Samedi 19 mars 2016, 31e journée de Ligue 1.

 Stade de Reims (17e à 33 points)  –  Guingamp (16e à 35 points)

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SDR-EAG depuis les tribunes ou quand la frustration atteint son paroxysme cette saison… 

En avant Reims !

Le stade Delaune grouille de jeunes supporters arborant leurs petits drapeaux rouges enflammant l’ambiance. C’est la fête, le douzième homme est bien en place. Une banderole aux couleurs de « Gwengamp » nous avertit qu’il faudra compter sur d’irréductibles Bretons. Il ne faut qu’une poignée de secondes aux Rouges pour capturer le ballon et se hisser haut dans le camp adverse. L’esprit est collectif, les combinaisons fluides, et le public enjôlé. Traoré adresse un centre parfait en retrait pour Charbonnier qui arme son pied droit à bout portant. Le stade se lève, les bras en l’air… mais le tir est contré par un pied chanceux. De Préville propulse un lointain coup franc, sur la transversale. Mauvais esprit, envole-toi. La domination rémoise est outrageuse. Le guingampais Sankharé, tel un aigle noir envoyé par Barbara, surclasse El Kaoutari à la peine, et vient transpercer notre portier désabusé. 0-1 contre le cours du jeu. L’agacement se fait sentir. Notre numéro 12 frôle alors de dix minuscules centimètres le penalty ; le coup franc ne répond pas aux espérances.

L’En Arrière de Guingamp, sans surprises, décide de se replier pour préserver l’avantage. L’ambition n’est pas dans leurs cordes. La confiance bégaye du côté de Reims qui tente de contourner ce rideau noir. De Préville, encore lui, centre pour la tête de Mandi, à côté. Charbonnier ouvre pour Bifouma, petit filet, dommage ! Les Rouges frissonnent de fébrilité. Les supporters portent le masque de la peur. Lössl, le gardien danois-breton tergiverse pour dégager, les ballons sont abandonnés en touche, les soigneurs guingampais marchent, et les minutes s’égrainent. Le public est debout. Bifouma offre une belle reprise de volée à Bangoura, hélas captée. Le piège se referme. La proie est blessée. Nous voici relégables par le but encaissé. La voûte céleste s’assombrit, une étoile filante nous éclaire subrepticement et nous souffle d’y croire, toujours…

Marie-Agnès de Francqueville, écrivain public
www.ecrirensemble.com