Posts by "Marie-Agnès"

L’œil du supporter Reims-Nice

Samedi 12 décembre 2015, 18e journée de ligue 1 de football

Stade de Reims (14e à 20 points) – OGC Nice (7e à 25 points)

15-03-22---67Revivez la rencontre SDR-OGCN, à travers l’œil du supporter. Un regard tantôt doux, tantôt exigeant et surtout passionné sur la rencontre du week-end, depuis les travées de Delaune…

Stade de Reims-OGC Nice…

Céleste père Noël, sois généreux, offre la victoire à tes confrères en crampons vêtus de rouge et blanc, allez sois sympa, ALLEZ LES ROUGES. C’est déjà Noël grâce au micro d’or remis à Bruno, notre animateur à la voix de ténor galvanisant « son public formidable et passionné ». La balade des Niçois en Champagne démarre sous les meilleurs auspices par une transversale lumineuse du revenant Ben Arfa, suivie d’un centre millimétré, comme aimanté par le pied puis la tête de Germain. 0-1. Delaune est pris à froid. Une supportrice s’exclame : « Je vais y aller moi sur le terrain ! » Les tirs de Turan, Bulot puis Ngog ne feront pas la différence face à l’orchestration magistrale des Aiglons sous la baguette de Koziello, certes petit, mais géant dans la distribution du ballon. La magie du foot va alors opérer. Diego égalise sur pénalty. Les supporters s’enflamment et insufflent de l’ardeur aux Stadistes. « Aux armes. » Le match s’emballe. Siebatcheu nous fait toucher d’une tête le nirvana…sauvée in extremis. La fragilité des Rémois a trop souffert de la maîtrise technique indiscutable des hommes de Puel. On s’en sort bien ! Et le quatuor défensif rémois n’y est pas étranger. 

 Marie-Agnès de Francqueville, écrivain public
www.ecrirensemble.com

L’œil du supporter Reims-Troyes

Samedi 5 décembre 2015, 17e journée de ligue 1 de football

Stade de Reims (12e à 19 points) – ESTAC Troyes (20e à 5 points)

A65Nouveauté sur le site officiel. Après chaque rencontre à domicile, retrouvez la chronique d’une abonnée, fan du Stade de Reims, qui plus est, écrivain public. « La mordue du stade » vous refait vivre le match par le prisme de ses émotions…

Stade de Reims-ESTAC…
À l’aube de ce derby champardennais, un parfum d’anniversaire de nos supporters « ultrems » enivre Delaune, 20 ans déjà. La solidarité du Téléthon nous mobilise et nous rappelle que le foot-fauteuil, ça existe aussi. Le ton est donné par l’Estac qui montre ses crocs. S’ensuit un festival de crochets de Ngog, la hargne récupératrice de Kankava, une talonnade arrière malicieuse de Mandi, et ce but libérateur de notre technicien De Préville. N’oublions pas le joli contrôle du coach Guégan, cette splendide reprise de volée égalisatrice du Troyen Pi, et les sauvetages du combattant Signorino. L’odeur du derby a subitement un goût fadasse. Des passes foireuses, une extinction des feux du Stade de Reims et un public refroidi. De pâles lueurs naîtront du numéro 21 aubois virevoltant, un certain Cabot, et du bon arbitre, dribbleur révélé. Des regrets… Shakespeare me sauve la mise par sa plume : « Qui n’a plus d’espoir n’aura plus de regrets ».

Marie-Agnès de Francqueville, écrivain public
www.ecrirensemble.com

 

 

Geek

Écrire ensemble vous propose cette semaine un anglicisme très répandu chez un public branché d’informatique.

Mot anglo-américain signifiant fou de, un geek est un passionné d’informatique, de science-fiction, de jeux vidéo, de programmation informatique, etc., toujours à l’affût des nouveautés et des améliorations à apporter aux technologies numériques. Nom masculin, il est aussi adjectif et relatif aux geeks, à l’image d’une communauté geek. Prononcé « guik », ce mot est parfois employé de façon péjorative, car il côtoie les « nerds » et les « no-lifes » lorsqu’ils sont « noyés » dans leur monde irréel. Un nerd, lui aussi mot anglo-américain, est un nom masculin péjoratif qui désigne une personne dont la passion obsessionnelle, généralement pour les mathématiques et l’informatique, conduit souvent à vivre en marge de la société. Quant au no-life, mot absent des dictionnaires mais couramment utilisé, il décrit une personne n’ayant pas de vie. Issu de l’anglais no, « non » et life, « vie », le no-life est un geek n’ayant plus aucune vie sociale du fait de son addiction. Il en serait réduit à ne se lever de son fauteuil trônant devant son ordinateur, uniquement pour se libérer de besoins physiologiques primaires. 

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Programmes informatiques

Le geek est donc un accro d’informatique en tout genre, passionné, plus ou moins dépendant. Les geeks ou geekettes au féminin, se retrouvent sur Internet mais aussi dans le monde réel appelé IRL, autrement dit In Real Life, « la vraie vie ». Cette abréviation répandue dans la communauté geek ne s’inscrit pas encore dans notre dictionnaire, tout comme le meuporg, jeu de rôle en ligne (sur le web) à multijoueur, accusé de provoquer une cyberdépendance, entendez une addiction d’Internet. Le cliché du geek serait incarné par certains de nos adolescents rebelles (ou pas) qui passent leur temps derrière leurs ordinateurs à jouer aux jeux vidéo, à tester les derniers modèles de téléphones portables ou de gadgets électroniques. J’entends d’ici des parents vociférer pour que leurs enfants arrêtent de faire leur « geek ». Avouons haut et fort qu’un ado geek possède, en général, un très bon niveau en informatique qui ridiculiserait plus d’un parent ! 

Ce mot contemporain de geek possède néanmoins sa propre histoire. Il proviendrait de l’ancien allemand geck, « fou rejeté par la société ». En patois français du Nord-Est, le terme gicque désigne un fou de carnaval. Aux bals du carnaval de Dunkerque, les « carnavaleux » dansent la ronde des gicques. Dans l’Empire austro-hongrois du XVIIIe siècle, les cirques ambulants présentaient des gecken, « monstres de foire ». Ce phénomène s’étend en Amérique du Nord où l’on parle alors de freak, « monstre de foire », puis de geek vers les années 1960 dans les universités à propos de matheux et d’intellos, eux-mêmes rejetés socialement. Le geek actuel a redoré son blason grâce à son génie informatique et sa passion dévorante. Tout geek qui se respecte aime à parler de son geekisme, sa philosophie de vie. Ce néologisme répond encore une fois absent aux abonnés du Larousse, mais se dit tous les jours. Il va peut-être falloir un jour se mettre à la page, si l’on veut maintenir la communication entre les générations. Ainsi, nous pourrions résumer la situation par cette annonce :

« Cherche geekette guillerette ou geek stoïque et dynamique pour mise à niveau informatique ».formation-informatique-18540

 

Calendes

Je lus un jour cette phrase :

 « Cette réforme est reportée aux calanques grecques. »

Pourquoi les mots n’ont-ils pas de bouclier pour se protéger des barbarismes ? Remarquez bien, elles me font souvent rire ces fautes de langage de mots déformés ou inexistants. D’autant plus que je suis la première à en faire ou à ne pas les remarquer. Des calanques grecques (ou marseillaises) aux calendes grecques, il n’y a qu’une syllabe d’écart à nos deux paronymes. Quoi qu’il arrive, cette réforme tombera à l’eau, car elle n’existera jamais. Nous allons, ensemble, découvrir pourquoi…

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Calanque de Navagio en Grèce

Si la calanque, nom féminin tiré du provençal calanco, est une crique escarpée, les calendes n’ont pas cette poésie maritime. Ce nom féminin n’existe qu’au pluriel et provient du latin calendae, « premier jour du mois chez les Romains ». Le jour des calendes, tombait donc le premier du mois, jour d’obligation pour les débiteurs de payer leurs dettes. Elles étaient consacrées à Junon, reine des dieux et protectrice du mariage, dite « Junon calendaire ». Ensuite, les Romains comptaient les jours en rétrogradant à partir des calendes du mois suivant. Par exemple, le premier jour avant les calendes d’avril était le 31 mars, jour de veille. Les ides dédiées à Jupiter, survenaient le 13 ou le 15 d’avant les calendes. Enfin, les nones correspondaient au neuvième jour d’avant les ides. L’auteur de cette réorganisation du calendrier romain n’est autre que Jules César, vers 45 avant J.-C., pour s’accorder avec les mouvements connus des astres. C’est de cette époque que datent l’année de 365 jours et l’année bissextile à 366 jours. Lorsque le calendrier romain suivait un cycle lunaire, les calendes coïncidaient avec la nouvelle lune. Ce jour-là, les pontifes ou chefs religieux annonçaient la date des fêtes mobiles (jours fériés) du mois suivant et les débiteurs devaient donc payer leurs créances inscrites dans les calendaria, les livres de comptes. Ce terme archaïque de kalendaria viendrait soit de l’étrusque soit du latin pur calenda, « ce qui doit être appelé », issu du verbe calare, « appeler ». 

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Statue de Junon

Tandis que les Romains structuraient leur temps par les calendes, les Grecs utilisaient leurs calendriers attique ou macédonien dont les mois portaient les signes du zodiaque correspondants. Jamais les Grecs ne se sont servis de calendes, exclusivement romaines. Vous comprendrez donc que les calendes grecques n’existent pas ! Ce dicton romain Ad calendas græcas solvere, « payer aux calendes grecques » signifie « ne jamais payer ». L’expression « reporter (renvoyer ou remettre) quelque chose aux calendes grecques » traduit le fait de reporter à une date qui n’arrivera jamais puisqu’elle n’existe pas ! L’empereur Auguste (63 av. J.-C. – 14 ap. J.-C.) fut le premier à formuler de la sorte un remboursement qui tardait à venir de la part de débiteurs insolvables.

De nos jours, de nouveaux adages sont venus corroborer le sens de la maxime d’Auguste. « La semaine des quatre jeudis » évoque une semaine aux quatre jours identiques, le jeudi étant l’ancien jour de repos scolaire ; cette semaine utopique n’existe pas évidemment. « À la Saint-Glinglin » remet à une date hypothétique, voire jamais. Contrairement aux apparences, le saint qui demeure imaginaire est une déformation du seing, « signal, signature » désignant en ancien français une sonnerie de cloche puis la cloche elle-même. Quant au Glinglin, prénom de choix légendaire, il serait issu d’un dialecte de Metz signifiant « sonner, résonner » lui-même lié à l’allemand klingen, « sonner » et klingel, « cloche ». « Payer à la Saint-Glinglin » se résume en définitive à payer à une cloche ! En toute connaissance de cause, je décide de reporter la béatification de « Saint-Glinglin » aux calendes grecques. 

Et les calendes n’en ont pas fini d’être contrariées. Un barbarisme de plus les guette, en embuscade. Il s’agit d’un autre nom féminin, calandre, riche en définitions. Cadre métallique ou plastique décorant et protégeant le radiateur d’une voiture, machine à rouleaux superposés pour lustrer les étoffes et les lisser, la calandre se métamorphose à l’envi en une grosse alouette.  

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Calandre pour le textile

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Calandre de Jaguar

Calandre

Alouette calandre

Gardons en mémoire qu’il est impensable de renvoyer aux calendes grecques de jolies alouettes calandres venues se nicher dans les failles escarpées des calanques des îles grecques.

Elles ont le droit d’exister !

L’œil du fan Reims-Ajaccio

 Samedi 7 novembre 2015, 13e journée de Ligue 1.

Stade de Reims (13e à 15 points) – Gazélec FC Ajaccio (18e à 9 points)

  

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 Avant-match : 19h30

Ce soir, Reims-Ajaccio est un match capital à mon sens pour repartir du bon pied. Et de bons coups de pied, les Stadistes en auront besoin. Olivier Guégan attend de ses protégés qu’ils prennent le match en main, moi aussi. Réagissez ! Allez de l’avant, combinez, anticipez, accélérez, ainsi vous ferez la différence. Heureuse du retour de Mandi et Kankava, moteurs costauds pour l’équipe, je compte sur eux pour insuffler la confiance envolée. À l’image de tous les « vrais » supporters, ceux qui ne sifflent pas, ceux qui y croient jusqu’au bout comme l’an passé, je serai derrière eux à les encourager de mes cris favoris, « Allez les Rouges ». Fidèle à la tribune Jonquet supérieur, et dans une étonnante douceur champenoise, j’attends une belle rébellion des joueurs.

« Qui ne saute pas n’est pas rémois, ohé ! »

L’échauffement est en cours. De puissants tirs de Bulot, Charbonnier, Kankava, de Préville, finissent dans les filets prêts à trembler. Devaux dévisse. Les trois arbitres, de noir vêtus, chevauchent la pelouse à l’unisson. Le groupe d’Ajaccio semble bien concentré, malgré sa tribune supportrice encore vide. À 15 minutes du coup d’envoi, Delaune est peu garni. La Marseillaise retentit, et cela reste toujours pour moi une grande émotion, indicible. Une centaine d’enfants choristes habillés aux couleurs du drapeau français rendent hommage aux anciens combattants et blessés de guerre, représentés par l’œuvre du Bleuet de France.bleuet de france

 Match : 20h, c’est parti !

De Préville engage avec Charbonnier. Le premier corner ne tarde pas à venir dès la deuxième minute avec une « têête » de Mandi…à côté. Ça joue vite, de bonnes intentions, mais cela reste stérile. Le spectacle est au beau jonglage certes, mais balle et peine perdues. Lancé par Devaux, de Préville marque…ouiii…mais il est hors-jeu. Le gardien ajaccien m’impressionne en dégageant très loin le ballon, chapeau haut. L’équipe corse combine bien et se veut agressive sur le porteur du ballon. Surgit un belle transversale de Weber à Traoré qui centre pour la tête de Diego, poteau ! Joli ballon du ventre de l’arbitre démasqué, personne ne siffle et pour cause…Reims reçoit un coup de massue à la 34e avec un but du Gazélec contre le cours du jeu sur une louche de la ligne médiane sur Boutaïb, dégagé de tout défenseur. Le hors-jeu semble la seule explication possible, mais le « couvreur » n’est autre que Signorino excentré sur la doite. Silence brutal à Delaune.  Un ange, loin d’être gardien, passe… La crise d’apoplexie n’est pas loin suite à une magnifique reprise de volée du corse Zoua, mais un arrêt réflexe du portier rémois Agassa nous redonne de l’oxygène. De l’air ! L’égalisation ne peut nous échapper, le collectif répond présent. De Préville, toujours lui, dégaine une frappe cadrée imparable, et ce gardien qui dégage haut et loin repousse d’une parade inhumaine. Qui est ce « mec » ? Ce soir, je parle de la découverte d’un nouveau gardien surprenant. J’apprendrai par la suite qu’il se nomme Clément Maury et qu’il est à l’occasion ingénieur en informatique muni d’un bac+5. Je comprends mieux ses longues trajectoires dégagées au pied qu’il a dû soumettre à des études aérodynamiques très poussées. En attendant, le stade clame son mécontentement. Les occasions ne manquent pas, l’engagement physique aussi, mais non, le compteur rémois reste en panne.compteur-de-vitesse-stack-0-260km-h-blanc

La mi-temps redonne à nos esprits du divertissement et une bouffée d’espoir. Restent 45 minutes pour égaliser, puis gagner, c’est inévitable au vu de la domination rémoise. C’est écrit, je me le répète pour mieux m’en persuader.

Les Rouges sont les premiers sur le terrain avec l’envie d’en découdre. J’assiste à une grande discussion entre Weber, Agassa et Mandi. Que se sont-ils dit ? Espérons que cela portera ses fruits. Corner d’entrée de jeu pour Reims qui installe ouvertement la pression sur le but de Maury. Mais le jeu est laborieux, des tensions sous-jacentes, et une sale ambiance s’empare de l’enceinte sportive. Guégan intervient alors, judicieusement, en faisant rentrer son duo gagnant Siebatcheu-Kyei. Je ne cautionnerai jamais les sifflements de sortie d’un joueur, en l’occurrence Charbonnier, fort agacé, auteur de belles passes et d’un bon engagement selon moi. À quand un arbitre des tribunes pour y remettre un esprit sain empreint de sportivité et où les « enculés » seraient proscrits ? Je fais un rêve, mais tout part des rêves…

L’électricité atmosphérique ne s’éteint pas dans le ciel champenois. Je tremble…et la barre de Maury, béni des dieux, repousse toujours et encore la tête de Diego. Le malicieux gardien amorce une contre-attaque éclair. Agassa se fait surprendre d’un puissant tir tendu dans sa lucarne gauche. Le score, injuste mais réel, s’alourdit, 2-0. C’est alors que l’on nous annonce le verdict des 11 393 spectateurs, comme pour doubler la punition. Coup du sort assorti de malchance d’un côté, opportunisme et réalisme de l’autre, je vous présente ma passion, le football ! L’alchimie des buteurs tarde à se manifester… Et lorsque Kyei ajuste un beau tir croisé, il marque ce but tant attendu et redonne des couleurs et de la voix au public. Allez, on y croit, moi la première. Ils le méritent, ça va le faire. Il faut emballer le match. Oui mais voilà, Thierry Laurey, le coach ajaccien, né à Troyes curieusement, l’a bien senti, et choisit ce moment stratégique pour effectuer un premier changement, et ainsi casser le rythme du jeu. La tension est palpable. Les cartons jaunes pleuvent. Agassa nous sauve de l’avanie sur sa ligne dans les arrêts de jeu. Les sifflets sévissent, et la rage se lit sur les visages. Je suis déçue pour nos joueurs. Ce n’est pas mérité, telle est ma vérité.

Que dire ? Nous perdons 2-1 en jouant plutôt bien. Les poteaux ont décidé de se liguer contre nous. Un but gag et des contre-attaques magistralement menées nous plombent le moral. Je n’ai pas les mots, plus les mots… Le foot, c’est compliqué comme la vie ! J’y crois toujours. Je m’adresse à vous, nos joueurs du Stade : « Ne lâchez rien, surtout pas, persévérez. En vous relevant, vous serez plus fort que ceux qui ne tombent jamais. »

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Les joueurs du Stade de Reims