Lancez les Bobines, lâchez les Sons !
En ce week-end de Pentecôte des 18 et 19 mai 2024, l’authentique village de Trigny, au cœur du vignoble champenois, rayonnait du souffle divin. La voûte céleste se jouait joliment des pluies diluviennes annoncées, le soleil perçant les âmes des 2 200 festivaliers éblouis par cette seconde édition du Festival des Bobines et des Sons.
Lancez les Bobines ! Sous chapiteau, préau ou à la mairie, les festivaliers sont repartis conquis par la magie animatique des courts et longs métrages sélectionnés par une jeune équipe talentueuse de réalisatrices. Concoctées pour tous les âges de la vie, les images animées se métamorphosaient en autant d’histoires drôles, pédagogiques et poignantes. Les visages larmoyants et admiratifs captés à la dérobée de La Traversée, ce conte bouleversant réalisé par Florence Miailhe, laissaient les mots au repos. Les magnifiques peintures sur verre évoquaient l’odyssée émouvante de Kyona et Adriel, son petit frère. Un chef-d’œuvre ! En guise de bouquet final, Florence nous faisait l’honneur de sa présence dans un échange éclairant. Nos cinéphiles suivaient ensuite l’aventure poétique empreinte de tendresse d’Ernest et Célestine en Charabie. Imaginez un seul instant une vie sans musique…
Entre deux Bobines et des Sons festifs, des spectacles de rue fascinaient les yeux des passants, faisant la part belle à l’art du cirque, au conte de marionnettes et à la polyphonie vocale nichée dans une armoire. L’art se cache partout…
Lâchez les Sons ! Le quatuor à cordes Akilone ouvrait le bal du grand chapiteau des concerts, soit 16 cordes et 40 doigts à la conquête de l’unisson dans un répertoire éclectique. Les Types à Pied mettaient le feu grâce à leur charisme fou, mélangeant quelques pas de hip-hop, rock et remix, avant de s’éclipser, à pied, au son de la musique des Balkans jouée par Zaraf Guili. La soirée battait alors son plein, et l’envie de taper des pieds, des mains, de danser et chanter devenait irrésistible. L’enchantement du dimanche matin se dessinait à main levée par le concert À vol d’oiseaux, interprété par l’épatant Duo Béla, piano-soprano, accompagné de charmantes marionnettes plumées. Le quatuor vocal 319 frôlait l’univers galactique, nous embarquant vers la Voie lactée dans un style pop rock. L’accordéon de la veille revenait pour un voyage onirique et festif délicieusement chanté par le Zalinka Quartet. Le Festival trignassien se clôturait aux rythmes jazz et pop de Swing Shady, entraînant petits et grands, villageois et touristes planétaires, bénévoles et festivaliers, artistes et partenaires, dans une farandole universelle. C’est comme ça et pas autrement, dirait-on en Charabie !