Alexis a soif de connaître l’histoire cachée de sa mère, Sophia. Pourquoi se dit-elle orpheline alors que trône sur sa table de nuit une photo de mariage décolorée avec un couple aimant à ses côtés? À la croisée de l’adolescence et de l’âge adulte, Alexis cherche des réponses envers et contre tous.
C’est Fotini, une amie lointaine de Sophia, qui va lui ouvrir la boîte de Pandore… S’ensuit alors un déferlement de révélations stupéfiantes qui vont, telles des vagues surpuissantes, emporter Alexis aux confins obscurs de la vie en Crète de sa mère, et par là même, de la sienne.
Comme Alexis, j’ai voulu franchir les interdits de cette saga familiale trop longtemps tue. Une fois la page de couverture tournée, « l’île des oubliés » ne m’a plus échappé des mains. Je fus hypnotisée par ces contraires qui, à l’inverse du dicton affirmant que « les contraires s’attirent », ne s’assemblent pas toujours : deux sœurs au caractère opposé, Anna et Maria, qui vont sceller la vie de leur pauvre père Giorgis; un village Plaka et une île Spinalonga, tantôt proches à vol d’oiseau, tantôt lointaines par la peur et l’ignorance; deux cousins Andreas et Manolis se ressemblant comme de vrais jumeaux mais s’opposant par le sérieux qui se dégage du premier et le désir de jouissance dévorant le second; deux familles que tout oppose, richesse et paraître pour l’une, pauvreté et humilité pour l’autre; deux modes de vie, rivalité et commérage au village, partage et solidarité sur « l’île des oubliés ».
J’ ai aimé, et cet esprit combatif contre la maladie, et l’abnégation de cette fille pour ce père veuf éploré, et l’amour sans limites de Maria pour les plus démunis. J’ai compris ce sentiment de honte éprouvé par cette petite fille innocente livrée aux affres de la violence inouïe de son histoire.
Pour son premier roman, Victoria Hislop, diplômée de littérature anglaise à Oxford, signe un coup de maître. Longue vie à ses futurs romans.
Un livre que l’on ne peut oublier…