On écrira QUOIQUE en un seul mot si l’on peut le remplacer par BIEN QUE, qui lui, est en deux mots. Il s’agit alors de la conjonction de subordination généralement suivie du subjonctif et qui marque une opposition, une concession ou bien une restriction. « Quoique fatigué, il viendra au concert, quoiqu’il y ait des couacs. » Toutefois, dans certaines propositions présentant une objection plus qu’une concession, la conjonction « quoique » peut être suivie de l’indicatif ou du conditionnel, et signifie alors cependant, mais. « Je vais aller écouter cette conférence, quoique je préférerais (au conditionnel) aller au match de football. » Quoique s’élide devant une voyelle, c’est-à-dire supprime sa voyelle finale : « Quoiqu’elle soit musicienne, elle fera toujours des couacs. » L’expression familière « quoique ça » signifie néanmoins, cependant.
QUOI QUE s’écrit en deux mots si l’on peut le substituer à QUELLE QUE SOIT LA CHOSE QUE/QUI. C’est alors une locution pronominale concessive (ou pronom relatif complexe) toujours suivie du subjonctif. Rappelons qu’une proposition concessive réduit la portée de la proposition principale ou lui apporte une contradiction. « Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, il râlera toujours ! » « Avant de faire quoi que ce soit, vous devriez réfléchir… »
Ce COUAC grammatical si répandu ne doit pas nous faire oublier que notre homonyme, nom masculin, est une onomatopée désignant une fausse note, un son discordant, familièrement nommée « canard ». Au sens figuré, il exprime un faux pas, une maladresse, une erreur. Sans faire de couac, sachez que l’on peut boire du kwak, une bonne blague… euh …bière belge du nom de son brasseur inventeur, Pauwel Kwak en 1791.
Je laisse à Marcel Proust (1871-1922) le dernier mot : « Ma mère s’émerveillait qu’il fût si exact quoique si occupé, si aimable quoique si répandu, sans songer que les « quoique » sont toujours des « parce que » méconnus… »