Le temps de la découverte d’un festival artistique n’a de mesure que pour les notes qui l’accompagnent… Ce week-end des 11&12 juin 2022, pour la sixième floraison, le festival Art&Jazz dans ma cour, niché dans les pierres du village d’Hermonville, cueille les festivaliers tel un jardinier dans son havre de paix fleuri, un sculpteur plongé dans son argile, un photographe à l’affût d’horizons infinis, un peintre obsédé par les contours colorés, ou encore un jazzman en proie à une improvisation. Tout est dans l’Art de flâner…
La flânerie champenoise s’initie autour de l’église romane Saint-Sauveur du XIIIe siècle, mêlant art contemporain coloré au Gospel des pierres divines. Elle mène ensuite à la Grange aux Couleurs, aménagée en hall d’exposition et magnifique salle de concert. La balade jazzy sillonne les charmantes ruelles aux volets chamarrés, traverse un ingénieux manège sculpté de bois doté de son pianiste en chair et en os, puis s’enfonce dans un festival de matières, bois et métal, aquarelle, acrylique et encre de chine, os et cuir, argile, grès et porcelaine, pierre, parpaing et plâtre, cire, raku et Street Art, dont le seul dessein est d’y façonner une œuvre d’art.
Au gré des rencontres musicales, de ci de là, le flâneur débouche sur la scène à ciel ouvert du Montcet où le jazz s’envole dans des airs vagabonds. Cet art musical, drapé dans le métissage de ses origines, « porte les rides de ses héros disparus et affiche le sourire juvénile de jazzmen inspirés ». La promenade bucolique s’achève à la Ferme, cette grange tout en démesure ornée de verre bleu, par une explosion d’œuvres d’art baignées dans le rythme inouï et inimitable du jazz.
« N’ayez pas peur des fausses notes… ça n’existe pas ! » Miles Davis
Marie-Agnès Girault – de Francqueville